Carnet 4: Du delta à Timisoara


Ma. 20 juin : Mahmudia-Volcans de boue de Berca (272 km)

Lever 5 h 50, le café nous est apporté sur la table du palier, face à notre chambre. Nous quittons notre hôtesse qui a eu la gentillesse de nous accompagner au port jusque sur le catamaran. Elle nous quitte après des embrassades et le bateau part à 7 h précises. Nous arrivons à Mahmudia 1 h 30 plus tard, et nous reprenons notre c-car après avoir rétribué notre ami Kirica pour le gardiennage.

En route pour Tulcea, grand port au départ des 3 bras du Danube, puis Braila, où nous arrivons à 14 h 30 pour prendre le bac, car il n'y a pas de pont pour traverser le Danube. Aujourd'hui, il fait très beau et très chaud, la route est belle, nous prenons la décision de continuer notre chemin (duquel on aperçoit des puits de pétrole), jusqu'aux "volcans" de boue de Berca, au N-O de Buzau. A 17 h l'orage gronde, et nous recevons une bonne averse ! Après Buzau, les particuliers vendent de belles cerises en bord de route. Arrivés sur le site des "volcans", un grand parking gratuit, bétonné, propre, avec 1 poubelle tous les 10 m, nous attend pour la nuit. Pour ce soir, j'en ai assez, le trajet a été long (270 km), nous verrons les volcans demain !


Me. 21 juin : Volcans de boue de Berca.

C'est aujourd'hui l'été, le ciel est bleu et il fait chaud. Pas un bruit, pas un chien qui aboie cette nuit. Le rêve !

A 8 h, nous sommes prêts pour aller découvrir ce phénomène naturel. Nous sommes seuls en ces lieux, que nous découvrons librement. Le paysage est désertique et quasi lunaire, le calme règne, ce qui nous permet d'entendre les glouglous des volcans, et ainsi, de les repérer !  Ce sont des mini cônes de boue de quelques dizaines de cm à 2 m de haut, remplis d'une boue grise et froide, plus ou moins liquide, poussée par du gaz méthane qui remonte d'une fracture et qui forme les bulles qui glougloutent. La boue s'écoule ensuite à la manière de la lave des volcans.

Puis nous déplaçons le c-car vers un 2ème site, à quelques km de là. Au bas de ce dernier, un camping bucolique est aménagé. Cela nous plaît bien, nous décidons de passer la nuit ici.  Il nous faudra escalader la montagne avant de découvrir des cônes plus hauts que les précédents. Là encore, nous sommes seuls et nous apprécions cette tranquillité.

Après midi, activités diverses et mise en ligne du carnet. Vers 15 h 30, le tonnerre gronde et nous recevons une belle averse avec rafales de vent  qui font chuter la t° de 35° à 26°. On se sent mieux...


J. 22 juin : Volcans de boue-Sinaia et Busteni (190 km)

Nuit calme, ciel bleu et soleil.

Nous quittons les volcans pour nous diriger vers Sinaia,  lieu de villégiature réputé, qui fut la résidence d'été du roi Carol 1er de Roumanie à la fin du XIX° s. Nous visitons le Château Peles, qu'il a fait construire sur une colline de Sinaia. A partir de 12 h, nous aurons plusieurs orages, les photos en témoigneront !

 

En fin d'après-midi, nous remontons vers le Nord pour bivouaquer à Busteni, dans la forêt du Parc Naturel de Busteni. Nous nous installons dans une clairière, où nous avons la surprise de découvrir que beaucoup de roumains sont déjà installés, certains en caravane, d'autres sous tente, et sûrement pour plusieurs jours !  Tiens ! un c-car français ! Un jeune couple et ses 2 enfants sont là depuis 3 jours. Ils font halte dans leur voyage de 2 ans qu'ils ont entrepris vers la Chine ! C'est leur 1er c-car, et c'est leur 1er voyage. Il faut être jeune pour faire ça ...

Ce n'est pas une légende, l'ours des Carpates existe ...nous l'avons rencontré. Vers minuit, réveillés par des bruits de poubelle (gros conteneur métallique où tous les campeurs jettent leurs déchets), nous regardons par la fenêtre, mais dans la nuit noire, nous n'entendons que des grognements. Seraient-ce des sangliers cherchant nourriture à 10 m de notre c-car ? Que nenni ! dans la lumière des phares d'une voiture, nous distinguons 2 formes sombres, plus importantes que de vulgaires cochons. Ce sont deux ours, probablement une femelle et son petit qui ont bousculé ce lourd conteneur comme un fétu de paille, et qui essaient de l'ouvrir avec force bruits et grognements. BRRRRR... nous en avons des frissons, mais pas de doute : une voiture qui descend  la route les éclaire brusquement et nous les voyons s'enfuir dans la forêt. Nous nous recouchons, déçus de ne pas avoir pu les photographier dans la nuit noire... Mais vers 2 h, nous sommes réveillés par le même ramdam. Les ours sont revenus terminer leur repas ! La poubelle est encore retournée plusieurs fois, et on imagine qu'ils la dévalisent. Ne distinguant toujours rien, nous reprenons notre somme, en espérant qu'ils reviennent au petit matin, que je puisse leur "tirer" le portrait ... mais rien.


V. 23 juin : Busteni-Rasnov-Bran-Cristian-Poiana Brasov (86 km)

Nous nous réveillons à 8h, et là, je sors voir l'étendue des dégâts : sacs plastiques éventrés, boîtes de conserves nettoyées, pelure d'une pastèque bien léchée, etc..., tout traîne autour du conteneur renversé, ainsi que sur la route. Heureusement, deux employés  du parc naturel viennent tout nettoyer, et attachent le conteneur à un pylône électrique avec un fil de fer. Sera-ce suffisant la nuit prochaine ???

Nous prenons la route pour Rasnov, près de Brasov, pour visiter son ancienne citadelle, construite par les Chevaliers Teutoniques, vers 1215 sur une hauteur. Elle fut reconstruite plus tard par les habitants, pour résister aux invasions turques et tatares.  A l'arrivée à Rasnov, un orage éclate, nous en profitons pour déjeuner, bien à l'abri sur un parking. Puis nous escaladons la colline sous la grisaille, et commençons la visite sous une nouvelle averse. A l'intérieur de l'enceinte restaurée, plusieurs maisons d'époque en bon état accueillent des boutiques pour touristes. L'ensemble est assez intéressant.

Nous redescendons et partons vers Bran pour faire quelques clichés du château de Dracula (pour Léopoldine), mais des travaux dans la ville et une nouvelle averse réduit nos désirs, hélas !

Nous allons ensuite visiter sous le soleil, l'église luthérienne fortifiée de Cristian, de style très sobre (XIII° s).

Nous avons encore du temps devant nous, nous partons à Poiana Brasov, station de sports d'hiver la plus réputée du pays, ayant le plus grand domaine skiable. Nous l'avions vue il y a 20 ans, elle s'est énormément développée depuis, de nombreux hôtels et appartement sont sortis de terre, nous ne l'avons pas reconnue.

Bivouac sur place, sur un grand parking à l'entrée de la station.


S. 24 juin :  Poiana Brasov-Brasov-Viscri ( 96 km)

Orage hier soir, et bruits de boîte de nuit, réveil à 8 h ce matin sous un beau ciel bleu. Nous en profitons pour refaire un tour de la station et prendre quelques clichés, car vraiment, Poiana-Brasov est aujourd'hui une belle station moderne de style Alpin ou Pyrénéen, avec de belles infrastructures pour tous !

Arrivés à Brasov, nous nous garons près du centre et nous négocions le prix du parking pour la journée. Puis nous flânons dans les rues piétonnes et sur la place centrale, où nous voyons un attroupement de femmes en corsage traditionnel et couronne de fleurs dans les cheveux (pour le début de l'été). Elles fêtent ensemble la journée de la blouse (corsage). Les touristes ne sont pas encore nombreux à cette heure-ci.

Brasov est une vieille ville médiévale de Transylvanie, fondée par les Hongrois, prise par les Chevaliers Teutoniques, et devenue roumaine lors du vote pour le rattachement de la Transylvanie à la Roumanie après la 1ère Guerre Mondiale. On peut y voir, outre la belle place centrale, de beaux bâtiments administratifs et de belles maisons saxonnes, une ruelle d'1,80 m de large maxi sur une longueur de 80 m, l'Eglise Noire, et une petite église orthodoxe construite derrière des maisons de la place. Nous y avons vu un baptême.

A la sortie, une étudiante roumaine nous accoste et demande si nous accepterions de l'aider pour une traduction, nous acceptons.

Après plus d'1 h passée avec elle, nous reprenons la route pour rejoindre Viscri. Nous faisons le plein de gasoil et achetons la "Rovignette" pour circuler sans problème. La route est bonne jusqu'à 8 km avant Viscri et ensuite, c'est une piste en mauvais état qu'il nous faut emprunter à très basse vitesse pendant 3/4 d'heure ! Mais nous arrivons à bon port dans cet ancien village saxon classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, où nous étions déjà venus en 2007.

Nous nous promenons dans le village pour nous remémorer de bons souvenirs. Le village a beaucoup changé (en bien), mais pas la route principale, toujours empierrée, ni certaines maisons qui semblent sans soins et se dégradent. La plupart des maisons fortes à 4 pans et portail sont bien restaurées, en respectant des normes précises. Elles ont bénéficié d'aides de l'UNESCO et de la Roumanie. Beaucoup sont transformées en pensions et accueillent des touristes de tous pays, toute l'année. Le Prince Charles possède une maison dans le village (d'après le Routard). Nous aurions l'impression qu'ici le temps s'est arrêté, presque figé, si ce n'est le nombre de voitures qui circulent maintenant  dans l'unique rue du village !

A 20 h, retour des troupeaux dans le village, les chèvres en tête, puis les vaches, et tout ce beau monde rentre chez soi tout seul ! C'est intéressant à voir ...

Puis, c'est le ballet des bidons de lait que les agriculteurs nous semblent porter à un point de collecte, suivi du retour de ces mêmes bidons vides. Un camion citerne viendra prendre livraison du lait demain matin. Ensuite c'est le calme complet : les touristes sont partis et les agriculteurs mangent avant d'aller coucher. Nous ferons de même ...


D. 25 juin : Viscri-Sibiu-Carta (189 km).

Nuit très calme. Dès 6 heures, les vaches meuglent dans leurs étables, et bientôt, nous les entendons repartir au pâturage, passant de chaque côté du c-car. Après le petit déjeuner, petite promenade jusqu'à l'église évangélique fortifiée, mais pas de visite, car ce n'est pas encore ouvert. Avant de quitter les lieux, Colette frappe à la porte d'un particulier pour trouver de bons oeufs de poules qui courent. La dame lui indique une maison où elle peut en acheter, et l'accompagne. Nous la remercions en lui offrant des petits bijoux fantaisie ainsi qu'à sa fille (8/9 ans). Elles étaient très contentes toutes deux !

Il nous faut repartir, et nous prenons cette fois une route, goudronnée. Malheureusement, elle est dans un état pire que la piste d'hier : nids de poules et d'autruches sur de longs secteurs où je dois avancer au pas et viser pour essayer de les éviter. Bref, encore 45 mn pour faire 8 km !

 

Nous rejoignons la route de Sighisoara où nous arrivons vers midi. Mais auparavant, nous croisons des houblonnières, et nous nous arrêtons à Saschiz pour visiter une église fortifiée du XV° s classée par l'UNESCO. A Sighisoara, nous trouvons une place de stationnement non loin du centre-ville, nous déjeunons puis visitons le centre historique vraiment très beau, avec une Tour de l'Horloge superbe. C'est dans cette ville que naquit le comte Vlad Dracul, père de Vlad Tepes, connu depuis Bram Stoker au XIX°s, sous le nom de Dracula !

Nous partons ensuite vers Sibiu où nous arrivons à 17h. Trop tard pour visiter le musée ethnologique ! Et demain, c'est jour de fermeture, donc, plutôt que de rester là à flâner, nous décidons de traverser plein Sud, les Carpates par la route Transfagarasan. Nous nous en rapprochons et stationnons dans le camping  de Carta, un petit village non loin de la route que nous grimperons demain matin. Le camping est super bien tenu, bien aménagé, et les propriétaires vraiment sympas. Je travaille sur le site jusqu'à 23 h, mais j'ai encore beaucoup de "taf" pour être à jour !


L. 26 juin : Carta- Curtea de Arges (137 km). Pas de carte cette fois, car Google Maps ne veut pas me faire le bon tracé ! -

Nuit calme et chaude : nous avons dormi toutes fenêtres ouvertes sans avoir froid. Départ pour la Transfagarasan à 10 h 15. La route, ouverte après l'hiver, depuis 1 semaine, est bonne et belle, il y a peu de circulation, et nous grimpons en lacets sévères. Nous retrouvons un paysage montagnard, avec des vallées encaissées, et boisées de hauts sapins. Au col (1700 m), arrêt repas et petit tour à pied pour admirer les paysages, avant de redescendre en commençant par un tunnel d'1 km. La descente est plus longue que la montée, avec un peu moins de lacets. Nous y voyons une petite fromagerie que nous visitons.   Il fait très chaud (30°). Nous nous arrêtons dans un petit camping à la sortie de Curtea de Argès. Il est simple, propre, en cours de modifications, mais hélas pas de Wifi à cause des travaux. A 20 h, impossible de rater le rendez-vous avec l'orage !

Ma. 27 juin : Curtea de Argès-Sibiu-Alba Iulia (273 km !)

Nuit calme. Départ 8 h 30 sous un ciel bleu, soleil et 24°, direction Sibiu pour visiter le Musée Astra, le plus grand musée ethnographique de plein air de Roumanie, 2ème en Europe. Il est installé dans un parc boisé de 100 hectares. Nous avions différé la visite car le lundi, c'est jour de fermeture. Malheureusement, le mardi aussi ! Nous pouvons néanmoins entrer, mais pas visiter l'intérieur des maisons, ce qui est bien dommage. Des anciennes églises, écoles, maisons, fermes, moulins à vent et à eau, ateliers d'artisans ont été déplacés ici et reconstruits. Nous avons l'impression de nous promener dans les campagnes des différentes régions de Roumanie, tout est bien présenté et mis en valeur.

 

Nous quittons le musée après 3 h de visite et prenons la route d'Alba Iulia où nous nous installons sur un parking gratuit au pied de la citadelle de style Vauban, immense (la citadelle). Nous visitons l'imposante église orthodoxe, mais pas l'église catholique (intérieur très joli, paraît-il), fermée pour cause de répétition de concert. Nous admirons 2 belles portes d'entrée de la citadelle, et quelques bâtiments militaires (maintenant administrations, musées ou hôtels-restaurants de luxe).


Me. 28 juin : Alba Iulia-Viseu de Sus (265 km)

Nuit calme grâce aux boules Quies. Départ 8 h 45 sous le soleil et ciel bleu, vers la saline de Turda. La route empruntée est très chargée en voitures et surtout en camions. La route est souvent abîmée, ou détournée à cause de travaux de construction d'une autoroute. Les traversées des villes sont pénibles (longs bouchons, circulation alternée).

Cette ancienne saline désaffectée est maintenant un lieu de distractions et de santé. Nous descendons à 120 m sous terre par des escaliers en bois gorgés de sel, et en traversant une épaisse couche de sel. En bas sont installés les salles de ping pong, de bowling, de billard, des jeux pour enfants et une grande roue en bois (vue aussi au musée Astra), un mini-golf, un terrain de foot !. On peut aussi faire un tour en barque (mais il faut ramer !) sur le lac souterrain. Toutes ces attractions sont payantes. Il y a aussi un centre de cure axé sur les voies respiratoires. Nous avons préféré remonter par un superbe ascenseur vitré plutôt que par les marches, vous comprenez pourquoi !...

A la sortie (ou l'entrée), nombreuses boutiques de souvenirs, comme dans tous les endroits touristiques. A l'extérieur, on peut aussi se baigner dans un bassin naturel d'eau salée, ou faire une cure pour différentes affections.

Comme nous avons encore du temps, nous continuons vers Viseu de Sus et nous nous parquons près du départ du petit train forestier de Faïna que l'on prendra demain. Nous sommes maintenant dans une des régions que l'on préfère : le Maramures (prononcer "maramourèch" en roulant les "r")


J. 29 juin : Petit train de Faïna

Cette balade en train de 3 h 30 A & R pour 20 km en montagne, dans des wagons en bois d'un autre temps, tirés par une loco à vapeur chauffée au bois, est quelque chose d'extraordinaire et à ne pas manquer si on passe dans le coin ! Comme à Viscri (voir plus haut), c'est un voyage dans le temps du départ jusqu'à l'arrivée. Quoi que maintenant, tout est fait pour accueillir à la gare de départ, et à la gare d'arrivée, un grand nombre de touristes dans des conditions du XXI°s !

Sur notre parking, nous avons l'eau, l'électricité, les toilettes et les douches... Quand nous sommes venus ici les années précédentes, rien de tout cela n'existait et il y avait très peu de voyageurs !

Bien entendu, peu après notre retour, nous avons eu droit à notre orage habituel !!!

Nous prenons le café avec 1 couple de c-caristes lyonnais rencontrés dans le train. Puis arrive vers 17 h le jeune couple avec 2 enfants que nous avions rencontrés à Busteni (le "jour des ours"). 

Nous discutons un peu avec eux, puis nous partons à Rozavlea (à 30 km) retrouver Liliana, que nous avons connu en 1992, et avec laquelle nous sommes toujours en relation. Comme elle n'a plus de place pour nous accueillir dans sa cour (elle a construit une terrasse couverte), nous nous garons dans la cour d'une de ses amies. Rendez-vous est pris pour discuter demain matin chez elle.


V. 30 juin : Nuit calme. A 10 h, après le petit-déjeuner nous partons rejoindre Liliana à son dispensaire. Nous sommes les bienvenus, il y a 10 ans que nous ne nous sommes pas vus ! Elle nous accueille avec le petit-déjeuner que nous ne pouvons refuser... et nous nous donnons des nouvelles de nos familles respectives. Coup de téléphone : elle doit recevoir des patients dans son cabinet dentaire. Nous en profitons pour revoir le village à vélo. Il a bien changé lui aussi : maisons rénovées, maisons neuves, vielles maisons détruites, rues correctement revêtues, eau courante dans chaque foyer, beaucoup de voitures, moins de charrettes, etc etc... Sur le chemin de retour, un marchand vend de belles cerises à 10 Lei le kg (=2€). Belle aubaine, à laquelle on ne résiste pas, donc, on fait des confitures (4 pots, c'est toujours ça). Ensuite nettoyage intérieur du c-c, qui en avait grand besoin.

Vers 19 h, Liliana arrive et nous invite au resto dans un village voisin. Il se trouve au 2ème étage d'un immeuble "communiste" dont l'escalier est plutôt "glauque" : sans accompagnement, nous n'y serions jamais entrés ! Mais la salle du resto est grande, propre et soignée. Le mobilier est joli, les tables sont couvertes de nappes blanches et de chemins de tables. La carte est riche et variée. La cuisine traditionnelle est excellente et copieuse, et le service bien fait. Nous passons une très bonne soirée. Nous rentrons et nous nous quittons vers 21 h 30, en nous promettant de nous revoir demain matin avant son départ pour une cure sur la Mer Noire.


S. 1er juillet : Rozavlea-Huedin (265 km)

Nuit calme, réveil tôt : nous voulons voir le marché de Botiza, un village voisin. Puis nous rejoignons Liliana pour des adieux intenses. Nous l'invitons si elle veut (ou peut) venir à Souchez. Elle nous promet d'y réfléchir sérieusement et nous en reparlerons quand chacun sera rentré chez soi.

Pendant ces 2 jours, nous avions tellement de choses à nous dire que j'en ai complètement oublié de prendre des photos de nous trois. Je le ferai donc si elle vient nous voir à Souchez en octobre !

S. 1er juillet : Rozavlea-Huedin (265 km)

Nuit calme, réveil tôt : nous voulons voir le marché de Botiza, un village voisin. Puis nous rejoignons Liliana pour des adieux intenses. Nous l'invitons si elle veut (ou peut) venir à Souchez. Elle nous promet d'y réfléchir sérieusement et nous en reparlerons quand chacun sera rentré chez soi.

Pendant ces 2 jours, nous avions tellement de choses à nous dire que j'en ai complètement oublié de prendre des photos de nous trois. Je le ferai donc si elle vient nous voir à Souchez en octobre !

Le temps est plutôt gris ce matin, la t° plus fraîche. Nous recevrons donc une averse, mais le temps se maintiendra avec alternance d'éclaircies. Nous nous arrêtons peu après Rozavlea pour visiter le monastère de Bârsana.

Nous continuons sur des routes assez bien revêtues, et peu de circulation jusqu'à Huedin, où nous pouvons "admirer" les énormes maisons des roms riches. Puis nous bivouaquerons dans un petit village à quelques km, bien au calme.

 

Dans la journée, nous avons reçu un mail de remerciement de la jeune fille de Brasov que nous avions aidée dans sa traduction d'une émission de TV, en nous appelant "mes chers professeurs de français" ! Cette émission passera sur ARTE le 4 juillet. Bien entendu, nous essaierons de la voir, et dès que nous aurons une connexion, nous ne manquerons pas de lui répondre.

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D. 2 juillet : Huedin-Hunedoara (245 km, encore une longue étape)

Nuit calme, départ sous le soleil après avoir cuit 8 pots de confiture d'abricots !!!

Une route très agréable contourne le Parc Naturel des Monts Apuseni. C'est un ensemble de collines élevées, boisées de feuillus, très prisées des randonneurs roumains et étrangers, avec des pâturages (vaches et moutons). Le long de la route sont installées plusieurs hôtels ou pensions. Sur leurs parkings, des voitures et des bus sont stationnés. Il fait très chaud et lourd aujourd'hui (33°). Nous nous arrêtons pour visiter un vieux moulin à eau qui ne tourne plus depuis longtemps. Après la visite, le propriétaire nous demande 20 lei. Trouvant cela abusif, nous lui en laissons 10 et le quittons.

Lorsque nous rejoignons l'axe principal N-S à Beius, la route est beaucoup moins agréable : travaux d'assainissement dans chaque village traversé, avec de nombreux nids de poules, et grands travaux de réfection ou d'agrandissement de la route avec circulation alternée. Il nous faut rouler avec précaution, cela dure et devient pénible, mais nous ne pouvons faire autrement que d'avancer. Nous arrivons ainsi à 18 h à Hunedoara, où nous bivouaquons sur le parking au pied du château que nous visiterons demain matin.


L. 3 juillet : Hunedoara-Sarmizegetusa (106 km)

Il a un peu plu hier soir et cette nuit. Ce matin, le ciel est gris et la t° est fraîche. Nous arrivons au château de la famille Corvin avant l'ouverture à 10 h 30. La visite très intéressante se fait librement en suivant les flèches. Cette bâtisse militaire du XV°s a été modifiée plusieurs fois, et il est devenu château de plaisance au XVII°s. Les premiers grands travaux de rénovation ont commencé au XIX°s. Au XX°s, Ceaucescu a planté, à 500 m de là, un énorme complexe industriel de sidérurgie extrêmement polluant! Plus récemment, ce château de Hunedoara a servi de lieu de tournage au film "Fright Night 2" sorti en 2013, à des séquences du début du film "Ghost Rider:Spirit of Vengeance", avec Nicolas Cage et je l'ai vu aussi dans une pub TV.

De retour au c-car, voici la pluie !!! Nous prenons la route en direction du site archéologique de la capitale royale de la Dacie : Sarmizegetusa Regia (Sarmi, pour les intimes). Les derniers 20 km grimpent sérieusement à travers la forêt : le site se mérite ! A l'arrivée au parking, il faut encore marcher 1 km sous la pluie pour voir les ruines. Par moments, il tombe des cordes, mais je parviens à photographier sous le parapluie que me tient Colette. Nous ne voyons que ce que les romains ont laissé des remparts de la ville, des maisons et des temples daces : des ruines au ras du sol, mais intéressantes.

Nous ne nous y attardons pas, vu la météo, et nous redescendons vers la plaine, en quête d'un bivouac. Nous apercevons le beau parking d'une pension agrotouristique. Nous tentons notre chance : c'est OK, et gratuit ! Mais une manoeuvre malencontreuse de ma part en marche AR me fait heurter l'angle d'un mur avec le porte-vélos. Le mur est un peu écorné, le porte-vélos est bien tordu, et la roue AR de mon vélo a presque la forme d'un 8 (aux 1ères estimations). Bien entendu, nous présentons nos excuses, et la propriétaire nous fait comprendre que pour le mur, ce n'est pas aussi grave que pour la bicyclette ! Et quand nous nous installons sur le parking, la pluie redouble d'intensité. Fin d'après-midi de  M...e !


Ma. 4 juillet : Sarmi-Timisoara (190 km par route et autoroute)

Il a plu fort pendant la nuit, mais ce matin, le temps s'est remis au beau. Nous prenons congé en remerciant nos hôtes qui nous ont fait cadeau de l'électricité.

Nous nous dirigeons vers le "Camping International" de Timisoara. Beaucoup de circulation, nombreux camions dans les deux sens sur la route. C'est plus calme sur l'autoroute. Nous arrivons au camping à 12 h 30. Celui-ci se situe en bordure de route, dans la verdure. Les sanitaires sont corrects, sans plus, et le tarif est élevé, mais c'est le seul camping de la ville, et c'est notre dernière étape en Roumanie. De plus, nous arrêtons 3 nuits, consacrerons la 1ère journée à la visite de la ville, et le reste à l'entretien du c-car (bien sale après les pluies),à la lessive et à la mise à jour du site (bonne connexion)

Le camping mérite bien son nom puisque nous y avons vu : 1 c-c espagnol, 2 c-c autrichiens, 2 c-c français, 2 c-c hollandais, 6 c-c italiens et quelques tentes. Nous avons vu aussi un asiatique venu de son pays avec sa propre moto !?.


Me. 5 juillet : Visite de Timisoara

Nous avons passé une bonne nuit, avec les boules Quies, car la route et la voie ferrée sont très bruyantes, sans oublier les sirènes des ambulances ou des pompiers !

Nous partons en tramway avec 4 tickets offerts par un couple de français qui ne s'en sont pas servis.

Timisoara a été la 1ère ville d'Europe à s'équiper de l'éclairage public au gaz (1857) puis à l'électricité (1884). Elle a vu la construction du 1er hôpital roumain et la parution du 1er journal du pays. 

Nous ne sommes donc pas étonnés que Timisoara soit aussi la 1ère ville à s'être soulevée contre la dictature de Ceaucescu. Elle s'en est libéré dans la semaine du 16 au 22 décembre 1989.

Nous visitons la cathédrale orthodoxe, qui peut contenir (debout) jusqu'à 5000 personnes. Elle est impressionnante par ses dimensions. Chaque région de Roumanie y a apporté 1 élément artistique particulier. Durant notre visite, des fidèles entrent, se recueillent après avoir baisé une icône, ou se confessent au pope, un peu à l'écart.

Notre visite se poursuit par les différentes places de la ville : celle de la Victoire, bordée d'hôtels particuliers baroques et néo-renaissance. Une louve, cadeau  de Rome, symbolise, comme dans beaucoup de grandes villes, la latinité du pays. La place de l'Unité est le coeur de la vieille ville. Une colonne de la peste représente la Sainte Trinité. La place de la Liberté est très animée. Devant un musée fermé pour travaux, on observe le 1er lampadaire électrique d'Europe.

Nous terminons par le Musée de la Révolution à Timisoara. Une vidéo sous-titrée en français retrace en détail les événements. Cela nous permet de mieux comprendre les différentes salles couvertes de photos, de documents, de journaux de tous pays, de dessins d'enfants après les tueries des rues. Près de l'entrée du musée est planté 1 pan du Mur de Berlin offert en 2012 par la capitale Allemande.

Et nous reprenons le tram pour rentrer au camping. Mais sans le savoir, nous le prenons du mauvais côté de la rue, ce qui nous oblige à faire un tour complet de la ville !!! C'est bête, hein ?

Au c-car, je reprends la rédaction du carnet.

 

F I N    D U    C A R N E T    n°   4